Marquis de Wavrin, du manoir à la jungle
Synopsis
« Si un homme se trouve face à un autre homme, il va lui dire : « Moi, je suis un homme. Et toi, qui es-tu ? »
Et l’autre lui répondra : « Moi, je suis aussi un homme. »
Le film est à la fois l’histoire d’un homme, « le Marquis de Wavrin », et de sa rencontre avec l’histoire des Indiens d’Amazonie à travers des documents rares des années 20 et 30. C’est aussi un film sur le rôle patrimonial des cinémathèques, et enfin un film qui montre le Marquis de Wavrin comme un des pionniers de l’anthropologie visuelle.
En 1913, Robert de Wavrin doit comparaître devant la justice pour avoir tiré sur deux gamins qui avaient grimpé dans son noisetier pour y voler quelques noisettes. Condamné à un an de prison, il s’évade avant d’avoir pu être arrêté. Destination l’Amérique du sud.
La chasse le passionne, et il commence un long voyage, mélange de tourisme et d’aventure. Il apprend le début de la guerre alors qu’il est à Asunción, au Paraguay.
C’est après 1917 qu’il entreprend des voyages en Bolivie et en Amazonie. Gaumont lui procure une caméra en insistant sur l’importance – naissante – de ramener des documents filmés des régions alors encore inconnues ou peu connues de la terre. C’est ainsi que le Marquis se place dans le groupe restreint des pionniers de l’anthropologie visuelle
Son premier film, Au Centre de l’Amérique du Sud inconnue (1924) l’avait déjà mis en contact avec les Indiens et avait fait naître son intérêt pour les peuples de l’Amazonie.
Son deuxième film, Au Pays du Scalp, sera tourné entre mai 1928 et fin 1930. Il parcoure les Iles Galápagos en Equateur, en passant par le Pérou, la Colombie et le Brésil, visitant Machu Picchu et Cuzco au Pérou et enfin les îles à guano de la Côte pacifique. Ce film distribué dans plusieurs pays européens et en Amérique du Sud établit une reconnaissance internationale au Marquis.
Pour réaliser son film, il résida pendant de longs mois chez diverses ethnies amazoniennes, dont les Jivaro/Shuar où il fut le premier à pouvoir filmer la Tzantza (réduction des têtes).
Son troisième film, Chez les Indiens sorciers (1934), le mène en Colombie, et en particulier chez les Arawak et les Motilón. A nouveau, il y passe de longs mois, étudiant leurs mœurs et coutumes, se liant d’amitié avec eux.
Quant à son quatrième et dernier film, Venezuela petite Venise (1937), il avait pour but de découvrir les sources alors encore inconnues de l’Orénoque. Les soudaines et fortes crues du fleuve l’obligèrent à abandonner.
Il voulut alors mettre sur pied une nouvelle expédition multidisciplinaire pour découvrir les sources de l’Orénoque, mais aussi pour faire des recherches en matière de géologie, de biologie, de botanique, de zoologie et d’archéologie dans la région. L’éclatement de la Deuxième Guerre mondiale mit brutalement fin au projet.
Bloqué en Belgique pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Marquis espère émigrer définitivement en Amérique du Sud avec sa femme, mais celle-ci ne voulut pas quitter la Belgique. Menant une vie désormais tranquille, il continua à écrire et donner des conférences et il finit par sombrer dans l’oubli.
Le film raconte donc l’histoire d’un homme fasciné, ayant une profonde admiration pour ces tribus indiennes. A l’opposé de tant de missionnaires et colonisateurs qui en ces années-là cherchaient à les soumettre ou les exploiter, le Marquis de Wavrin leur rend leur dignité et leur doit son humanité.
Fiche technique
Grace Winter . Technicien scénario
Dominique Henry, Ella Van Den Hove. Technicien images
Luc Plantier. Technicien son
Luc Plantier. Montage image
Luc Plantier . Montage son
Peter Solan. Mixage
Hughes Maréchal . Musique
Etalonnage: Paul Millot Cobalt films. Autres
Alexandre Podolski
Luc Plantier
Grace Winter
Date :2017
Durée :85'
Type :Long métrage
ThèmeHistoire & Géopolitique
GenreDocumentaire
NumériséOui
Numéro uniqueAVC-CIN-PROD-0757