Par-delà les nuages


Le cinéma de Marion Hänsel : Présentation


Par-delà les nuages évoque plus de 40 ans de travail et de création du cinéma de Marion Hänsel, un voyage à la découverte d’un parcours d’une extrême cohérence, d’une œuvre exigeante et intimiste.

Rencontre d’une réalisatrice atypique devenue aussi productrice, d’une femme à l’énergie débordante qui n’a jamais pris un « non » pour une réponse définitive.

Au fil de l’eau en passant par les déserts, nous interrogeons ce cinéma, son auteur, ainsi que la famille de professionnels qui a collaboré à ses films successifs.

Les choix de la réalisatrice : Caroline D’hondt

 

  • L’importance des espaces

Faire un film sur le cinéma de Marion Hänsel c’est déjà renoncer car, avec une bonne douzaine de films à son actif, impossible de vouloir être exhaustif.

L’univers de Marion a quelque chose de très cohérent, il s’agit toujours d’une histoire intimiste, psychologique où les liens familiaux sont mis en exergue. On y retrouve presque à chaque fois les thèmes de la filiation, de la quête d’identité, de la mort et de la transmission. Ce sont des films retenus, avec peu de dialogues qui se concentrent sur ce que signifie le fait d’être humain, sur ce que signifient les connexions entre nous.

Des films où les décors jouent un rôle primordial. On se trouve dans un cinéma où la beauté et la force de la nature participent au récit du film. Marion n’est pas une cinéaste d’intérieur, c’est une cinéaste des éléments et des grands espaces qu’elle aime plus que tout et qui l’inspirent.

D’ailleurs, en y regardant de plus près, on peut distinguer deux types d’espaces-lieux dans sa filmographie :

1. les films d’eau, d’océan et de bateaux.

2. les films de désert, de poussière et de chaleur.

C’est donc guidée par la prépondérance de ces espaces-lieux que Caroline D’hondt a structuré le film et mis la place du lieu, la prégnance d’un décor et des paysages en point d’orgue de la lecture du cinéma de Marion. De sorte que l’union forte qui existe entre les lieux et les êtres, soit le fil conducteur du documentaire.

 

  • 2 films en particuliers

Pour ce faire, Caroline D’hondt a plus spécifiquement choisi deux films :

1. Between the devil and the deep blue sea – 1995 (6ème film)

2. Si le vent soulève les sables – 2007 (9ème film)

Deux films qui touchent particulièrement Caroline D’Hondt, et qui sont aussi représentatifs du travail de Marion. D’un côté, un bateau dans la baie de Hong Kong ; de l’autre, le désert d’Afar et la chaleur écrasante. Et dans les deux films, une petite fille comme protagoniste, un rapport à la famille, au père et, des animaux (un chat dans l’un, et une chamelle et des chèvres dans l’autre).

Ces deux films permettent non seulement de créer des correspondances entre eux, mais également d’évoquer les autres films d’eau et de bateaux (Le lit (1982), Les noces barbares (1987), Noir océan (2010), En amont du fleuve (2016)) ; et les autres films de désert et de chaleur (Dust (1984), The quarry (1998)).

Caroline D’hondt réserve par ailleurs, une place particulière à Nuages (2001), un film magnifique et inclassable qui témoigne de la liberté créatrice de Marion. Elle va où son cœur la mène, sans se soucier des réserves et critiques. Cela lui permet justement de faire un film hors norme, un film qui est et reste une expérience étonnante.

« Par-delà les nuages » vous emmène d’Anvers à Djibouti, à la découverte des motivations et aspirations d’une cinéaste sensible et exigeante.

 

Le premier film de Marion que j’ai vu en salle était Between the devil and the deep blue sea. Ce fut pour moi un moment marquant. Un film belge, réalisé et produit par une femme, tourné à l’étranger, en anglais… j’en étais soufflée. Bien sûr, à l’époque, je ne connaissais pas encore toute la filmographie de Marion. Je ne savais pas que dès son 2ème film, Dust, elle avait emprunté ce chemin.

Marion a ouvert la voie (qu’elle désirait prendre) à d’autres, qui peut-être, ne s’imaginaient pas cela envisageable. Elle a élargi le champ des possibles. Elle fait partie de ces cinéastes qui ont marqué le cinéma belge et participé à sa reconnaissance internationale. Elle n’y est évidemment pas arrivée par hasard. Elle s’est battue avec acharnement et passion. Et c’est bien grâce à la trempe qu’on lui connaît qu’elle est parvenue à avoir la carrière qui est la sienne.

Quelques années plus tard, j’ai rencontré Marion et participé à des projets qu’elle menait en tant que productrice. Si la patience n’est pas sa principale qualité, j’ai surtout vu une femme à l’énergie débordante, une femme au regard pétillant capable de soulever des montagnes. Alors aujourd’hui, par le biais d’un film, porter mon regard sur Marion et son cinéma, donner envie aux spectateurs de voir ou revoir ses films, est un privilège et un plaisir.

Caroline D’hondt est une réalisatrice belge, diplômée de l’IAD (Institut des Arts de Diffusion). Après avoir travaillé comme assistante réalisatrice et de production sur de nombreux projets, elle réalise plusieurs documentaires. Elle envisage le cinéma comme une démarche qui touche intimement à la relation qui unit les hommes au monde et questionne l’être humain. Sa curiosité l’emmène à la découverte de personnes aux trajectoires complexes et captivantes qui lui permettent d’aborder le thème de la place de l’homme dans la société.

Filmographie

  • Crying (court-métrage)
  • Eva (court-métrage)
  • Le cri de l’encre (court-métrage  documentaire )
  • Correspondances (documentaire)
  • Jusqu’au bout du rêve (documentaire)
  • Ex-Voto (documentaire)
  • The Hidden Part (court-métrage – co-réalisé avec Monique Marnette)
  • Inside the Labyrinth (documentaire)
  • Par-delà les nuages – Le cinéma de Marion Hänsel (documentaire)
  • Road to Nowhere (documentaire en développement)

Ses films ont remporté plusieurs prix dans des festivals internationaux.

 

Les intervenants

  • Marion Hänsel
  • Susanna Rossberg – Monteuse
  • Michèle Hubinon –  Monteuse
  • Alain Berenboom – Écrivain, avocat
  • Didier Frateur – Chef opérateur
  • Henri Morelle – Ingénieur du son
  • Bruno Tarrière – Mixeur
  • Éric Van Beuren – producteur
  • Mohamed Ibrahim Loubak – assistant à Djibouti
  • Issaka Sawadogo – Acteur
  • SaÏd Abdallah Mohamed – Acteur
  • Ahmed Ibrahim Mohamed – Acteur
  • Les élèves de l’école « Le Verseau » – public attentif
  • Christophe Istace et Véronique Dahout – fondateurs de Loupiote

L’équipe

  • Scénario et réalisation : Caroline D’hondt
  • Chefs opérateurs : Fiona Braillon, Pierre Choqueux
  • Ingénieurs du son : Paul Heymans, Yann-Elie Gorans
  • Monteur image : Géraud Vandendriessche
  • Monteur son : Olivier Mortier
  • Mixeur : Paul Heymans
  • Etalonneur : Jorge Piquer

Producteurs : La Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles (Alain Goossens) et ADV Productions (Monique Marnette)

Co-producteurs : RTBF –Unité documentaire, Proximus.

Avec l’aide du Centre du Cinéma de l’Audiovisuel de la Fédération Wallonie-Bruxelles, du Tax Shelter du Gouvernement fédéral de Belgique – investisseur db&vo bvba de Ciné Plus

 

Entre 1997 et 2001, l’Atelier du verbe, produit plus d’une vingtaine de projets audiovisuels pour entre autres : le TEC, Mc Donald’s, Electrabel, Intradel, L’Abbaye de Stavelot..

En 2001, Monique Marnette qui y exerçait en tant que directrice de production, rachète la société qui deviendra ADV Productions et s’oriente vers la fiction et le documentaire. Elle travaille sur 4 longs-métrages en tant que première assistante déco, se familiarisant ainsi avec le fonctionnement de la fiction.

Depuis 2005, elle est également la collaboratrice de Marion Hänsel. Elle l’assiste au quotidien dans la mise en place des coproductions internationales, majoritaires et minoritaires et en assure la production exécutive.  Elle a également été administratrice et directrice de productions sur une quinzaine de long-métrages de fiction et documentaires.

Se basant sur cette longue expérience, elle décide de mettre en route des productions propres.

Court-métrages

  • Papillons de nuit  de Charlotte Joulia
  • The Hidden Part de Monique Marnette & Caroline D’hondt (co-production) – Grand Prix du meilleur court-métrage belge au FIFF de Namur 2015.

Documentaires

  • Road to nowhere de Caroline D’hondt – en développement
  • Par-delà les nuages – le cinéma de Marion Hänsel de Caroline D’Hondt (coproduction avec la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles)
  • Cold Case Hammarskjöld de Mads Brügger (long-métrage pour le cinéma, coproduction avec le Danemark, la Suède et la Norvège) – Prix de la meilleure réalisation documentaire, Sundance 2019
  • Boxing Libreville de Amédée Pacôme Nkoulou (coproduction avec la France et le Gabon) – Premier prix documentaire au festival de Tariffa – Tanger 2018.

http://advproductions.be/fr/