Louis Aragon 1897 - 1982 : Tel qu'en lui-même… enfin (Un siècle d'écrivains)

Synopsis

Collection dirigée par Bernard Rapp.

"Hommage aux écrivains qui ont marqué notre siècle. Cette série de portraits a été créée par France 3 en janvier 1995 pour célébrer la fin du siècle. Celui-ci a été grandement influencé par ses écrivains. Cette série de biographies se sert des écrits de chaque auteur pour illustrer sa vie. En nous intéressant aux plus grands écrivains du monde, nous abordons les événements majeurs de l'histoire récente. A une époque où le public est moins tenté d'ouvrir un livre, Un Siècle d'écrivains tente de réveiller son désir de lire par le biais des images. "



Note du réalisateur:
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Aragon tel qu’en lui-même, enfin…
" Après tout, j’étais le théâtre ", disait Aragon, qui souffrait qu’on ne le sollicitât point pour écrire des pièces.
Il était donc tentant de révérer ce dieu de théâtre en jouant une pièce que nous aurions intitulée Aragon tel qu’en lui-même… enfin, avec la complicité des élèves du Conservatoire. C’est le parti pris de ce portrait.


" Je dis des mots pour m’égarer, je me joue et vous joue une pièce. Et celle en moi qui se déroule, vous n’en saurez rien. Vous ne saurez jamais ce qui m’étouffe. " (La Mise à mort)


Sans prétendre découvrir ce qui " étouffe " le poète, nous avons eu pour ambition de fouiller son cœur et son âme. De faire le portrait de l’homme ? A travers ses commentaires, ses explications et ses justifications. Son œuvre, fleuve vivant charriant des contradictions incessantes. Comprendre Aragon, c’est d’abord détailler ses origines, ce qui plus que tout lui faisait mal. Fils du scandale et de la honte, d’un " parrain " et d’une " grande sœur " qu’il n’appellera jamais maman. Le commentaire amical et discret de Pierre Daix accompagne le récit des étapes de la vie d’Aragon, jouées par les élèves du Conservatoire. Il nous éclaire sur le combat qu’il mena sans cesse pour panser la blessure, fermer la plaie dont il souffrira jusqu’à son dernier jour.
Des étapes facilement imaginables, même si la chronologie n’est pas la charnière de ce film. Rappel soit malgré tout fait ici de l’époque surréaliste, de l’engagement politique, de la guerre. De Drieu, dont il s’inspirera pour son Aurélien. Du poète de la Résistance qui aux Etat-Unis et en Angleterre, comme en France, déclenchera la véritable prise de conscience de ce qu’était l’occupation nazie. D’Elsa enfin, son dernier tuteur, et du temps qui poursuivit son chemin après la disparition de l’aimée. Commentaires et témoignage filmés d’un ami témoin privilégié de faits intimes, d’événements publics inscrits désormais dans l’histoire : le portrait de Staline par Picasso (la furie qu’il déclenchera amènera Aragon au bord du suicide), la révélation des crimes staliniens , le suicide de Maïakovski, ou comment mentir avec…


Pour citer Pierre Daix nous sommes allés à la découverte d’" Aragon tel qu’en lui-même enfin... " Un " enfin " qui, c’était notre ambition, constitue la richesse et l’originalité de ce portrait. Un film respectueux des exigences du poète.
Hervé Baslé.



Pierre Daix, l’auteur, rédacteur en chef des « Lettres Françaises », a été le plus proche collaborateur d’Aragon pendant près de 30 ans. Il a écrit de nombreux livres de référence sur Picasso, Aragon et les surréalistes. Hervé Baslé, a réalisé notamment « Les maîtres du pain », « Le fils du cordonnier », « Entre terre et mer ». Il a été récompensé par 9 Sept d’Or et a reçu le Grand Prix de la Société des Auteurs pour l’ensemble de son œuvre.