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Lettre à un jeune cinéaste : Michael Haneke

Synopsis

La lettre ouverte de … Michael Haneke

« Pour retenir l’attention du spectateur, il faut connaître les moyens, les techniques de construction du récit. »
M.H.

1989 : Michael Haneke, réalisateur d’origine autrichienne, signe son premier long métrage pour le cinéma, le Septième Continent, volet initial d’une trilogie constitué en outre par Benny’s Video (1992) et 71 fragments d’une chronologie du hasard (1994). L’argument de ce premier film est aussi impitoyable que dérangeant : une famille modèle se suicide après avoir détruit toutes ses possessions matérielles.
Pianiste puis acteur refoulé, le futur réalisateur de la Pianiste s’est d’abord lancé dans des études de philosophie et de psychologie avant d’écrire sa première pièce de théâtre, ainsi que des critiques littéraires et cinématographiques pour différents journaux et revues. De 1967 à 1970 tout en travaillant pour la télévision allemande, il signe de nombreuses adaptations théâtrales pour des scènes allemandes et autrichiennes. A partir de 1970, Haneke se tourne également vers la télévision puis le cinéma comme moyen d’expression artistique.

Son premier long métrage cultive une apparente froideur qui s’impose immédiatement comme l’une spécificités du cinéma d’Haneke. Dans cette trilogie initiale, c’est la mort qui rôde : si la famille du Septième Continent se suicide, le héros adolescent de Benny’sVideo met froidement à mort une totale inconnue à l’aide d’un pistolet d’abattoir, tandis que dans 71 fragments… un étudiant viennois abat sur un coup de sang les clients d’une banque. Dès le premier film, Haneke impose au spectateur des images et des mouvements répétitifs, à l’instar de ces billets de banque méthodiquement déchiquetés pour être jetés dans la cuvette des toilettes, l’opération se répétant à plusieurs reprises. D’entrée de jeu, le cinéma d’Haneke instaure par conséquent un jeu avec son spectateur comme pour éprouver sinon des limites du moins des capacités de résistance.

Autant d’éléments visuels et psychologiques sur lesquels il conviendra de revenir avec un cinéaste toujours prompt à tenter de nouvelles formes et de nouvelles expériences et qui entretient avec son spectateur un lien fondé sur la « provocation », c’est à dire l’incitation à la réflexion et au recul.

Le Septième Continent
Autriche, 1989, 1h30
Scénario et réalisation : Michael Haneke
Image : Anton Peschke
Montage : Marie Homolkova
Interprétation : Dieter Berner, Udo Samel, Leni Tanzer,…
Production : Wega-Film
Film disponible à la Médiathèque de la Communauté française.


Note d’intention générale de la série "Lettre à un jeune cinéaste"

Comment commencer une carrière de cinéaste et comment commencer un film ? Ces questions, tous les cinéastes en herbe se la posent et tous les grands réalisateurs d’aujourd’hui ont dû les résoudre. À travers huit entretiens avec de grands cinéastes européens, cette série documentaire souhaite remonter aux origines : la première histoire, le premier scénario, le premier film, la première séquence. En acceptant de se raconter, les cinéastes confirmés donneront une formidable leçon de cinéma à ceux qui débutent et plus largement à tous les cinéphiles. Huit lettres ouvertes, huit façons d’aborder le cinématographe, huit rencontres exceptionnelles.

Alors que les institutions européennes d’aide à la création cinématographique s’interrogent sur les moyens de former les cinéastes de demain, il est essentiel de donner la parole à ces réalisateurs talentueux qui font le succès du cinéma européen. Lars von Trier, Wim Wenders, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Patrice Chéreau, Michael Haneke, Emanuele Crialese, Ken Loach et Cedric Kahn. De l’Europe du Nord à celle du Sud, du cinéma intimiste au cinéma engagé, cette palette de talents et de personnalités hors norme est la promesse d’entretiens riches et féconds.

« Décadence anglaise, chameaux pleureurs allemands, humour belge irrévérencieux, cannibales danois hilarants, transsexuels français, metteurs en scène espagnols intellos, cinéma italien émouvant, mais aussi lumière magique des Pays-Bas… ». C’est ainsi que Dominique Janne, directeur du Festival du Film européen de Bruxelles, s’exprimait au sujet de la sélection 2004. Cette diversité européenne de bon aloi, on la retrouve dans la floraison des écoles de cinéma à travers toute l’Europe : de la « Scuola Nazionale di Cinema » de Rome à la « Hochschule für Fernsehen und Film » de Munich, en passant par l’ « Escuela de Cinematografia y del Audiovisuel » de Madrid ou la « Filmova a televizni fakulta akademi » de Prague. Une situation européenne qui faisait récemment dire à Viviane Reding, Commissaire européen à la Culture et à l’Audiovisuel depuis 1999 : « Ce qui est important pour les étudiants du cinéma d’aujourd’hui, c’est qu’ils aient une mobilité. Une mobilité physique : aller d’un pays à l’autre auprès de grands cinéastes pour apprendre le meilleur de leur métier. Mais aussi la mobilité dans leur esprit pour qu’ils s’ouvrent aux autres, pour qu’ils puissent les comprendre et avoir des cursus communs. ». Notre série documentaire en allant à la rencontre de huit cinéastes européens reconnus se place dans cette double perspective d’une Europe du cinéma à la fois mobile et à l’écoute des autres cinématographies. Qu’ils aient ou non fréquenté une école de cinéma pour entrer dans la carrière, nos huit cinéastes sont porteurs d’une part de l’identité européenne et leurs expériences, très différentes, sont riches d’enseignements.

Chaque documentaire, véritable conversation entre le journaliste et le cinéaste, sera l’occasion de repartir vers les sources de l’œuvre du cinéaste. D’abord en essayant de retrouver ses premières émotions cinématographiques à l’aide d’images d’archives et d’extraits de films. Puis en remontant le fil du premier film : le choix de la première histoire et du premier scénario, le choix des acteurs, l’immersion dans un monde encore inconnu, le premier jour de tournage et les premières images, le premier film, … Autant d’étapes essentielles qui, à travers des exemples et des extraits choisis avec soin, permettent de raconter la genèse d’une œuvre et la mise en place initiale d’un univers artistique.

Certains extraits de films feront l’objet d’un véritable décryptage par le cinéaste lui-même sous la forme d’une leçon de cinéma d’autant plus vivante qu’elle permet de mieux cerner les exigences de la création. Il s’agit de pénétrer dans les arcanes du processus artistique. Tout ou presque se joue alors dans ces premières images. Le premier scénario, la première scène : un cinéaste est en train de naître sous nos yeux. C’est ce moment unique, privilégié et riche de promesses que nous tenterons de retrouver avec le cinéaste. Ces souvenirs et ces évocations permettront de mieux comprendre l’architecture d’un univers alors en construction.


Les cinéastes ainsi décryptés auront accompli avec nous un travail de mémoire qui constituera une véritable « lettre ouverte » destinée aux jeunes cinéastes comme à ceux que passionne l’aventure de la création artistique. Se souvenir pour mieux transmettre, tel est le sens général de cette série documentaire.

Fiche technique

Laurent Delmas. Technicien scénario

Hervé Lasgouttes. Technicien images

Cyrille Canson (de). Technicien son

Bertrand Nail. Montage image

Réalisateur :

Laurent Catherine

Fabrice Gobert

Date :

200

Durée :

26

Type :

Court métrage

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-D0222