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Lettre à un jeune cinéaste : Luc et Jean-Pierre Dardenne

Synopsis

La Lettre ouverte de … Luc et Jean-Pierre Dardenne

« Nous ne sommes pas venus au cinéma par l’étude ou par le musée du cinéma, ça, c’est venu après »

La Promesse : un beau titre pour entamer avec succès une carrière de cinéastes. Mais, ce film ne fut pas le premier réalisé par Luc et Jean-Pierre Dardenne qui avaient déjà à leur actif deux longs-métrages : Falsch, en 1986, et Je pense à vous, en 1992.
Soit deux échecs commerciaux et critiques et qui ne furent pas distribués en France. Soit dix ans entre le premier film et le troisième, celui qui marque la « naissance » des frères Dardenne pour le grand public, alors qu’ils sont tous deux déjà des quadragénaires. Comment vivre avec l’échec initial ? Comment tenir malgré tout ? Ces questions permettront de pénétrer dans l’univers des deux cinéastes qui ont appris sinon la patience du moins la prise de distance.

Avec eux, nous reviendrons sur ces débuts difficiles, mais également sur les véritables premiers pas de leur carrière cinématographique, soit la réalisation de courts-métrages et de documentaires. Ils évoqueront également la relation privilégiée qu’ils ont entretenue avec Armand Gatti qu’ils considèrent comme leur « patron » en cinéma : « On est venu au cinéma un peu comme des compagnons formés par un maître. Et c’est ce compagnonnage qui explique que jusqu’en 1986, c’est toujours avec Gatti que nous travaillons, même s’il n’était pas là physiquement. C’est toujours un dialogue avec lui. »

Ce sera l’occasion de découvrir des extraits des deux premiers films des frères Dardenne. Ils reviendront pour nous sur leur genèse : « On avait peur de la fiction, disent-ils, peur de partir d’un texte qu’on aurait écrit nous-mêmes. En prenant un texte qui existait déjà, on restait encore dans le documentaire. On avait une réalité préexistante à notre travail filmique. Puis, avec eux, nous reviendrons sur La Promesse qui demeure dans l’esprit du public un « premier » film avant le succès plus important encore rencontré par Rosetta. Réussir à quarante ans, tel pourrait être le sous-titre de ce portrait croisé.

Une séquence finale, véritable fil rouge de la série documentaire, permettra à Luc et Jean-Pierre Dardenne de donner face caméra leurs « 5 conseils à un jeune cinéaste »…. Mais, seront-ils identiques ?…

Note d’intention générale de la série "Lettre à un jeune cinéaste"

Comment commencer une carrière de cinéaste et comment commencer un film ? Ces questions, tous les cinéastes en herbe se la posent et tous les grands réalisateurs d’aujourd’hui ont dû les résoudre. À travers huit entretiens avec de grands cinéastes européens, cette série documentaire souhaite remonter aux origines : la première histoire, le premier scénario, le premier film, la première séquence. En acceptant de se raconter, les cinéastes confirmés donneront une formidable leçon de cinéma à ceux qui débutent et plus largement à tous les cinéphiles. Huit lettres ouvertes, huit façons d’aborder le cinématographe, huit rencontres exceptionnelles.

Alors que les institutions européennes d’aide à la création cinématographique s’interrogent sur les moyens de former les cinéastes de demain, il est essentiel de donner la parole à ces réalisateurs talentueux qui font le succès du cinéma européen. Lars von Trier, Wim Wenders, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Patrice Chéreau, Michael Haneke, Emanuele Crialese, Ken Loach et Cedric Kahn. De l’Europe du Nord à celle du Sud, du cinéma intimiste au cinéma engagé, cette palette de talents et de personnalités hors norme est la promesse d’entretiens riches et féconds.

« Décadence anglaise, chameaux pleureurs allemands, humour belge irrévérencieux, cannibales danois hilarants, transsexuels français, metteurs en scène espagnols intellos, cinéma italien émouvant, mais aussi lumière magique des Pays-Bas… ». C’est ainsi que Dominique Janne, directeur du Festival du Film européen de Bruxelles, s’exprimait au sujet de la sélection 2004. Cette diversité européenne de bon aloi, on la retrouve dans la floraison des écoles de cinéma à travers toute l’Europe : de la « Scuola Nazionale di Cinema » de Rome à la « Hochschule für Fernsehen und Film » de Munich, en passant par l’ « Escuela de Cinematografia y del Audiovisuel » de Madrid ou la « Filmova a televizni fakulta akademi » de Prague. Une situation européenne qui faisait récememnt dire à Viviane Reding, Commissaire européen à la Culture et à l’Audiovisuel depuis 1999 : « Ce qui est important pour les étudiants du cinéma d’aujourd’hui, c’est qu’ils aient une mobilité. Une mobilité physique : aller d’un pays à l’autre auprès de grands cinéastes pour apprendre le meilleur de leur métier. Mais aussi la mobilité dans leur esprit pour qu’ils s’ouvrent aux autres, pour qu’ils puissent les comprendre et avoir des cursus communs. ». Notre série documentaire en allant à la rencontre de huit cinéastes européens reconnus se place dans cette double perspective d’une Europe du cinéma à la fois mobile et à l’écoute des autres cinématographies. Qu’ils aient ou non fréquenté une école de cinéma pour entrer dans la carrière, nos huit cinéastes sont porteurs d’une part de l’identité européenne et leurs expériences, très différentes, sont riches d’enseignements.

Chaque documentaire, véritable conversation entre le journaliste et le cinéaste, sera l’occasion de repartir vers les sources de l’œuvre du cinéaste. D’abord en essayant de retrouver ses premières émotions cinématographiques à l’aide d’images d’archives et d’extraits de films. Puis en remontant le fil du premier film : le choix de la première histoire et du premier scénario, le choix des acteurs, l’immersion dans un monde encore inconnu, le premier jour de tournage et les premières images, le premier film, … Autant d’étapes essentielles qui, à travers des exemples et des extraits choisis avec soin, permettent de raconter la genèse d’une œuvre et la mise en place initiale d’un univers artistique.

Certains extraits de films feront l’objet d’un véritable décryptage par le cinéaste lui-même sous la forme d’une leçon de cinéma d’autant plus vivante qu’elle permet de mieux cerner les exigences de la création. Il s’agit de pénétrer dans les arcanes du processus artistique. Tout ou presque se joue alors dans ces premières images. Le premier scénario, la première scène : un cinéaste est en train de naître sous nos yeux. C’est ce moment unique, privilégié et riche de promesses que nous tenterons de retrouver avec le cinéaste. Ces souvenirs et ces évocations permettront de mieux comprendre l’architecture d’un univers alors en construction.


Les cinéastes ainsi décryptés auront accompli avec nous un travail de mémoire qui constituera une véritable « lettre ouverte » destinée aux jeunes cinéastes comme à ceux que passionne l’aventure de la création artistique. Se souvenir pour mieux transmettre, tel est le sens général de cette série documentaire. 

Fiche technique

Laurent Delmas. Technicien scénario

Cyrille Canson (de). Technicien son

Patrick Vincent. Montage image

Bruno Banquy. Montage son

Réalisateur :

Lionel Boisseau

Date :

2005

Durée :

26

Type :

Court métrage

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-D0224