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Lettre à un jeune cinéaste: Lars Von Trier

Synopsis

La lettre ouverte de … Lars von Trier

« Je veux être réalisateur depuis l’âge de dix ans »

C’est en 1984, deux ans après qu’il ait quitté l’Ecole nationale de cinéma de Copenhague que Lars von Trier réalise son premier long-métrage Element of crime. D’entrée de jeu, le réalisateur parvient à diviser et le public et la critique : on aime ou l’on déteste, mais l’indifférence n’est pas de mise. L’enfant terrible du cinéma danois est né.

Lars von Trier revendique haut et fort sa précocité cinématographique : « A douze ans, je tournais déjà des petits films dans les bois à l’aide d’une petite caméra à main, raconte-t-il ainsi. » Et le futur inventeur du très formaliste « Dogma » d’ajouter : « J’avais découvert que si l’on utilisait des pellicules normalement réservées aux intérieurs pour filmer à l’extérieur, on obtenait d’étranges teintes bleutées. ». Avec lui, nous reviendrons sur le premier véritable film, Element of crime, qu’il conçoit déjà comme un manifeste : « J’avais cette idée selon laquelle un film devait avoir son propre langage et qu’il ne devait pas être tourné en danois sous prétexte qu’il était réalisé au Danemark. Element of crime était à mon sens un film noir et il me semblait évident qu’il devait être tourné en anglais. »

Dès ce premier film, le cinéaste danois se place donc sans équivoque sous le signe du système et du genre. Il élabore une méthode de travail fondée sur l’extrême préparation du tournage à travers par exemple l’élaboration d’un story-board très précis. Ce sera l’occasion de montrer les évolutions du cinéaste qui déclare aujourd’hui : « Je hais les story-boards ! J’ai cessé de m’en servir depuis L’Hôpital et ses fantômes. Il est intéressant de tout planifier, de tout dessiner, mais dès lors que tout est marqué, vous ne pouvez qu’être déçu. » Suivre le parcours de Lars von Trier comme nous le ferons, c’est donc faire la découverte de l’abandon des principes au nom de la réalité. De même qu’il a finalement renoncé aux contraintes du Dogme, Lars von Trier, construit son cinéma sur l’expérimentation et non sur la mise en pratique de certitudes. Lars von Trier, ou comment désapprendre en créant.

Une séquence finale, véritable fil rouge de la série documentaire, permettra à Lars von Trier de donner face caméra ses « 5 conseils à un jeune cinéaste »


Element of crime (Forbrydelsens Element)
Danemark
1984
Scénario et réalisation : Lars von Trier
Photo : Tom Rilling
Production : Institut du Film danois
Avec : Michael Elphick, Me Me Lei, Esmond Knight
Couleurs
104 min.
Fisher, inspecteur de police, enquête sur le meurtre de plusieurs vendeurs de billets de loterie. Il cherche de l’aide auprès de son professeur à l’école de police, Osborne, auteur de l’ouvrage L’élément du crime

Note d’intention générale de la série "Lettre à un jeune cinéaste"

Comment commencer une carrière de cinéaste et comment commencer un film ? Ces questions, tous les cinéastes en herbe se la posent et tous les grands réalisateurs d’aujourd’hui ont dû les résoudre. À travers huit entretiens avec de grands cinéastes européens, cette série documentaire souhaite remonter aux origines : la première histoire, le premier scénario, le premier film, la première séquence. En acceptant de se raconter, les cinéastes confirmés donneront une formidable leçon de cinéma à ceux qui débutent et plus largement à tous les cinéphiles. Huit lettres ouvertes, huit façons d’aborder le cinématographe, huit rencontres exceptionnelles.

Alors que les institutions européennes d’aide à la création cinématographique s’interrogent sur les moyens de former les cinéastes de demain, il est essentiel de donner la parole à ces réalisateurs talentueux qui font le succès du cinéma européen. Lars von Trier, Wim Wenders, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Patrice Chéreau, Michael Haneke, Emanuele Crialese, Ken Loach et Cedric Kahn. De l’Europe du Nord à celle du Sud, du cinéma intimiste au cinéma engagé, cette palette de talents et de personnalités hors norme est la promesse d’entretiens riches et féconds.

« Décadence anglaise, chameaux pleureurs allemands, humour belge irrévérencieux, cannibales danois hilarants, transsexuels français, metteurs en scène espagnols intellos, cinéma italien émouvant, mais aussi lumière magique des Pays-Bas… ». C’est ainsi que Dominique Janne, directeur du Festival du Film européen de Bruxelles, s’exprimait au sujet de la sélection 2004. Cette diversité européenne de bon aloi, on la retrouve dans la floraison des écoles de cinéma à travers toute l’Europe : de la « Scuola Nazionale di Cinema » de Rome à la « Hochschule für Fernsehen und Film » de Munich, en passant par l’ « Escuela de Cinematografia y del Audiovisuel » de Madrid ou la « Filmova a televizni fakulta akademi » de Prague. Une situation européenne qui faisait récemment dire à Viviane Reding, Commissaire européen à la Culture et à l’Audiovisuel depuis 1999 : « Ce qui est important pour les étudiants du cinéma d’aujourd’hui, c’est qu’ils aient une mobilité. Une mobilité physique : aller d’un pays à l’autre auprès de grands cinéastes pour apprendre le meilleur de leur métier. Mais aussi la mobilité dans leur esprit pour qu’ils s’ouvrent aux autres, pour qu’ils puissent les comprendre et avoir des cursus communs. ». Notre série documentaire en allant à la rencontre de huit cinéastes européens reconnus se place dans cette double perspective d’une Europe du cinéma à la fois mobile et à l’écoute des autres cinématographies. Qu’ils aient ou non fréquenté une école de cinéma pour entrer dans la carrière, nos huit cinéastes sont porteurs d’une part de l’identité européenne et leurs expériences, très différentes, sont riches d’enseignements.

Chaque documentaire, véritable conversation entre le journaliste et le cinéaste, sera l’occasion de repartir vers les sources de l’œuvre du cinéaste. D’abord en essayant de retrouver ses premières émotions cinématographiques à l’aide d’images d’archives et d’extraits de films. Puis en remontant le fil du premier film : le choix de la première histoire et du premier scénario, le choix des acteurs, l’immersion dans un monde encore inconnu, le premier jour de tournage et les premières images, le premier film, … Autant d’étapes essentielles qui, à travers des exemples et des extraits choisis avec soin, permettent de raconter la genèse d’une œuvre et la mise en place initiale d’un univers artistique.


Certains extraits de films feront l’objet d’un véritable décryptage par le cinéaste lui-même sous la forme d’une leçon de cinéma d’autant plus vivante qu’elle permet de mieux cerner les exigences de la création. Il s’agit de pénétrer dans les arcanes du processus artistique. Tout ou presque se joue alors dans ces premières images. Le premier scénario, la première scène : un cinéaste est en train de naître sous nos yeux. C’est ce moment unique, privilégié et riche de promesses que nous tenterons de retrouver avec le cinéaste. Ces souvenirs et ces évocations permettront de mieux comprendre l’architecture d’un univers alors en construction.


Les cinéastes ainsi décryptés auront accompli avec nous un travail de mémoire qui constituera une véritable « lettre ouverte » destinée aux jeunes cinéastes comme à ceux que passionne l’aventure de la création artistique. Se souvenir pour mieux transmettre, tel est le sens général de cette série documentaire.

Fiche technique

de Canson, Cyrille. Technicien son

Surles, Jean-Pierre. Technicien autres

Nail, Bertrand. Montage image

Réalisateur :

Fabrice Gobert

Date :

2005

Durée :

26

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-V2255