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Lettre à un jeune cinéaste: Emmanuele Crialese

Synopsis

La lettre ouverte de … Emanuele Crialese

« J’envisage le cinéma comme un moyen d’explorer un monde nouveau qui me ramène à quelque chose d’intérieur et de personnel que j’ai pu oublier. » E.C.

Né à Rome en 1965, Emanuele Crialese a fait des études de cinéma à la Tish School of the Arts (NewYork University) et il en est sorti diplômé. Ce parcours spécifique, entre deux pays, deux cultures, deux cinématographies également, est au cœur de la jeune filmographie de Crialese. Ainsi, son premier film, Once we were strangers fut-il tourné à new York en langue anglaise. Mais son second film qui lui a valu l’amorce d’une reconnaissance internationale est-il pur produit du cinéma italien tourné en italien et en Italie dans les sublimes paysages de l’île de Lampedusa, au sud de la Sicile. Et c’est peu dire que la beauté de ces paysages typiquement italiens a beaucoup contribué au succès et à la notoriété du film.
L’expérience du premier film, Once We Were Strangers, qui raconte les tribulation d’un couple de sans papiers à New York, doit donc être confronté à cette double culture revendiquée et pratiquée comme telle : l’Italie comme terre de naissance et de racines, les États-unis comme terre de formation et d’expériences. Un cinéaste entre deux rives, entre deux territoires, entre deux histoires, telle est la position singulière de Crialese. C’est cet apparent paradoxe ou du moins cette dualité étonnante qu’il conviendra de questionner en présence du réalisateur. Est-on encore un cinéaste européen avec un tel cheminement initial ? Où se situe l’européanité dans les premiers pas américains d’un cinéaste italien ? Où Crialese lui-même se situe-t-il alors ?
Ces interrogations sont au cœur de la problématique développée par ces différentes lettres ouvertes tant il est vrai que le cinéma européen ne peut faire l’impasse sur le cinéma américain et inversement. Dans sa position singulière et spécifique, Crialese sera-t-il un précurseur ou un navigateur solitaire ?

Once We Were Strangers
États-unis, Italie, 1998, 1h36
Un film de Emanuele Crialese (scénario, adaptation, dialogues et réalisation)
Avec Vincent d’Amato, Jessica Withney Gould, Ajay Naidu
Dir. Photo : Fabio Zamarion


Note d’intention générale de la série "Lettre à un jeune cinéaste"

Comment commencer une carrière de cinéaste et comment commencer un film ? Ces questions, tous les cinéastes en herbe se la posent et tous les grands réalisateurs d’aujourd’hui ont dû les résoudre. À travers huit entretiens avec de grands cinéastes européens, cette série documentaire souhaite remonter aux origines : la première histoire, le premier scénario, le premier film, la première séquence. En acceptant de se raconter, les cinéastes confirmés donneront une formidable leçon de cinéma à ceux qui débutent et plus largement à tous les cinéphiles. Huit lettres ouvertes, huit façons d’aborder le cinématographe, huit rencontres exceptionnelles.

Alors que les institutions européennes d’aide à la création cinématographique s’interrogent sur les moyens de former les cinéastes de demain, il est essentiel de donner la parole à ces réalisateurs talentueux qui font le succès du cinéma européen. Lars von Trier, Wim Wenders, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Patrice Chéreau, Michael Haneke, Emanuele Crialese, Ken Loach et Cedric Kahn. De l’Europe du Nord à celle du Sud, du cinéma intimiste au cinéma engagé, cette palette de talents et de personnalités hors norme est la promesse d’entretiens riches et féconds.

« Décadence anglaise, chameaux pleureurs allemands, humour belge irrévérencieux, cannibales danois hilarants, transsexuels français, metteurs en scène espagnols intellos, cinéma italien émouvant, mais aussi lumière magique des Pays-Bas… ». C’est ainsi que Dominique Janne, directeur du Festival du Film européen de Bruxelles, s’exprimait au sujet de la sélection 2004. Cette diversité européenne de bon aloi, on la retrouve dans la floraison des écoles de cinéma à travers toute l’Europe : de la « Scuola Nazionale di Cinema » de Rome à la « Hochschule für Fernsehen und Film » de Munich, en passant par l’ « Escuela de Cinematografia y del Audiovisuel » de Madrid ou la « Filmova a televizni fakulta akademi » de Prague. Une situation européenne qui faisait récemment dire à Viviane Reding, Commissaire européen à la Culture et à l’Audiovisuel depuis 1999 : « Ce qui est important pour les étudiants du cinéma d’aujourd’hui, c’est qu’ils aient une mobilité. Une mobilité physique : aller d’un pays à l’autre auprès de grands cinéastes pour apprendre le meilleur de leur métier. Mais aussi la mobilité dans leur esprit pour qu’ils s’ouvrent aux autres, pour qu’ils puissent les comprendre et avoir des cursus communs. ». Notre série documentaire en allant à la rencontre de huit cinéastes européens reconnus se place dans cette double perspective d’une Europe du cinéma à la fois mobile et à l’écoute des autres cinématographies. Qu’ils aient ou non fréquenté une école de cinéma pour entrer dans la carrière, nos huit cinéastes sont porteurs d’une part de l’identité européenne et leurs expériences, très différentes, sont riches d’enseignements.

Chaque documentaire, véritable conversation entre le journaliste et le cinéaste, sera l’occasion de repartir vers les sources de l’œuvre du cinéaste. D’abord en essayant de retrouver ses premières émotions cinématographiques à l’aide d’images d’archives et d’extraits de films. Puis en remontant le fil du premier film : le choix de la première histoire et du premier scénario, le choix des acteurs, l’immersion dans un monde encore inconnu, le premier jour de tournage et les premières images, le premier film, … Autant d’étapes essentielles qui, à travers des exemples et des extraits choisis avec soin, permettent de raconter la genèse d’une œuvre et la mise en place initiale d’un univers artistique.

Certains extraits de films feront l’objet d’un véritable décryptage par le cinéaste lui-même sous la forme d’une leçon de cinéma d’autant plus vivante qu’elle permet de mieux cerner les exigences de la création. Il s’agit de pénétrer dans les arcanes du processus artistique. Tout ou presque se joue alors dans ces premières images. Le premier scénario, la première scène : un cinéaste est en train de naître sous nos yeux. C’est ce moment unique, privilégié et riche de promesses que nous tenterons de retrouver avec le cinéaste. Ces souvenirs et ces évocations permettront de mieux comprendre l’architecture d’un univers alors en construction.


Les cinéastes ainsi décryptés auront accompli avec nous un travail de mémoire qui constituera une véritable « lettre ouverte » destinée aux jeunes cinéastes comme à ceux que passionne l’aventure de la création artistique. Se souvenir pour mieux transmettre, tel est le sens général de cette série documentaire.

Fiche technique

de Canson, Cyrille. Technicien son

Mustelier, Anne. Technicien autres

Nail, Bertrand. Montage image

Réalisateur :

Fabrice Gobert

Date :

2005

Durée :

26

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-D0225