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Amadou Hampâté Bâ : 1900-1991 (Un siècle d'écrivains)

Synopsis

 Collection dirigée par Bernard Rapp

"Hommage aux écrivains qui ont marqué notre siècle. Cette série de portraits a été créée par France 3 en janvier 1995 pour célébrer la fin du siècle. Celui-ci a été grandement influencé par ses écrivains. Cette série de biographies se sert des écrits de chaque auteur pour illustrer sa vie. En nous intéressant aux plus grands écrivains du monde, nous abordons les événements majeurs de l'histoire récente. A une époque où le public est moins tenté d'ouvrir un livre, Un Siècle d'écrivains tente de réveiller son désir de lire par le biais des images. "


Note des auteurs
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Voici l’un des plus grands écrivains africains de langue française, avec Césaire et Senghor. Il est du moins connu comme tel. Mais son intention a toujours été de transmettre au monde, et d’abord à l’Afrique, l’essentiel d’une tradition orale qu’il estimait en péril : en foi de quoi Amadou Hampâté Bâ transcrit fougueusement les paroles qui vivaient dans sa tête. Sa formidable mémoire a produit une œuvre foisonnante, racontant l’Afrique à la manière d’un griot.


" Je suis à la fois religieux, poète peul, traditionaliste, initié aux sciences secrètes peul et bambara, historien linguiste, ethnologue, sociologue, théologien, mystique, musulman, anthropologue et arithmosophe. J’aime rire et faire rire. Sous cet angle, je ne suis pas loin des comédiens. Je suis conteur " A.H.B.


Ses « Mémoires d’Amkoullel l’enfant peul » et « Oui mon commandant » dressent un tableau impitoyable et généreux de la vie soudanaise au début du siècle, la vie d’un jeune colonisé devenu intellectuel grâce à l’école des blancs, mais également diplômé "de la grande université la parole à l’ombre des baobabs", et décidé à renverser à son profit les rapports entre maître et captif. Les notations d’un humour ravageur sont les armes redoutables que AHB avait coutume d’employer afin de remettre les choses leur place, lorsqu’il s’agissait de comparer les valeurs fondamentales des civilisations. Ce qu’il a fait brillamment dans son unique roman, « L’étrange destin de Wangrin ».
Sa connaissance encyclopédique de l’histoire des peuls, l'a désigné comme étant un chercheur respecté et reconnu par Théodore Monod, qui dirigeait l’Institut Français d’Afrique Noire (IFAN). L’empire peul du Macina, écrit en 1984, fait aujourd’hui autorité éclairant d’une lumière éclatante l’histoire ancestrale surgie du fleuve, dans le delta intérieur du Niger.
AHB fut quelque temps Ambassadeur du Mali en Côte d’Ivoire, mais ce fut par devoir de musulman-citoyen, et non pour briguer les honneurs. Il leur préférait le prosélytisme d’une religion d’amour et de tolérance, héritée de l’enseignement de Tierno Bokar, Le sage de Bandiagara. Et sans cesse, il revenait aux contes, miroirs ou chacun peut reconnaître sa propre image. Il a donc porté sur le papier les récits qui ont bercés son enfance, tels que Kaidara, Petit Bodiel, La poignée de poussière, découvrant peu à peu leur symbolisme initiatique et leur richesse spirituelle.


Un avertissement solennel lancé depuis la tribune de l’UNESCO, et qui eut une résonance planétaire, résume son combat : "En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ».


Le film de Bernard Mounier et Bérengère Casanova s’écoule comme les eaux du Niger, à travers les paysages somptueux du Mali. Les paroles entendues sont celles de AHB lui-même, souvent tirées d’archives radio télévisuelles. Trois témoignages se rejoignent par le respect et la tendresse portées à l’homme et à l’écrivain : ceux de Théodore Monod, Hélène Heckmann, sa légataire littéraire, Alpha Oumar Konaré, historien et Président de la République du Mali. Ils s’accordent pour saluer en AHB un personnage d’exception, un grand Africain. 

Réalisateur :

Bérengère Casanova

Bernard Mounier

Date :

1999

Durée :

46

Type :

Moyen métrage

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-D0331