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Lettre à un jeune cinéaste: Wim Wenders

Synopsis

La lettre ouverte de … Wim Wenders

« Je n’ai jamais eu pour vocation de devenir réalisateur de cinéma. » W.W.

Wim Wenders a vingt-cinq ans quand il réalise son premier film Summer in the city, soit le diplôme de fin d’études de l’Ecole supérieure de cinéma de Munich. Mais cette première œuvre est bien plus qu’un banal film scolaire. Ce récit d’une errance dans les milieux urbains annonce les films à venir du cinéaste.

Et pourtant, Wenders voulait au départ devenir peintre… : « Je vivais alors à Paris », raconte-t-il, et j’étais pauvre. Il faisait froid et l’après-midi, j’allais à la Cinémathèque pour voir des films mais surtout pour me réchauffer ! Je voyais en moyenne cinq ou six films par jour. Je pense que j’ai dû voir 1 500 films à l’époque, un résumé flash de toute l’histoire du cinéma ! J’ai doucement réalisé que je m’éloignais de la peinture en direction du cinéma. » Nous évoquerons cette première période de formation « sauvage » avec le cinéaste avant de lui faire raconter sa scolarité au sein de l’Ecole supérieure de cinéma de Munich laquelle venait tout juste d’ouvrir quand Wenders y fut admis : « Sur plus de 1 000 candidatures, ils n’en ont retenu que 20 et j’en faisais partie ! ». Des années de formation d’autant plus intéressantes que Wenders ne se voit toujours pas en cinéaste : « J’avais voulu intégrer l’école car je pensais me consacrer à l’écriture ! »

De son propre aveu, il faudra plusieurs années et même plusieurs films pour que Wenders se vive comme un cinéaste à part entière : « La première fois que j’ai admis que j’étais peut-être, finalement, un réalisateur, j’en étais déjà à mon quatrième film, Alice dans les villes. » Ce film est désormais pour lui comme le premier : « Les trois films précédents étaient en quelque sorte des accidents alors qu’Alice dans les villes était vraiment un film personnel et unique. » Nous reviendrons sur ce sentiment très puissant chez Wenders d’une découverte progressive du métier de cinéaste. Une carrière « au fil du temps » pour reprendre le titre de l’un des films emblématiques du cinéaste.

Une séquence finale, véritable fil rouge de la série documentaire, permettra à Wim Wenders de donner face caméra ses « 5 conseils à un jeune cinéaste »


Summer in the city
Allemagne
1970
Scénario et réalisation : Wim Wenders
Avec Hanns Zischler, Libgart Schwarz, Edda Köchl, Marie Ardischewski
Noir et blanc
125 min.

Note d’intention générale de la série "Lettre à un jeune cinéaste"

Comment commencer une carrière de cinéaste et comment commencer un film ? Ces questions, tous les cinéastes en herbe se la posent et tous les grands réalisateurs d’aujourd’hui ont dû les résoudre. À travers huit entretiens avec de grands cinéastes européens, cette série documentaire souhaite remonter aux origines : la première histoire, le premier scénario, le premier film, la première séquence. En acceptant de se raconter, les cinéastes confirmés donneront une formidable leçon de cinéma à ceux qui débutent et plus largement à tous les cinéphiles. Huit lettres ouvertes, huit façons d’aborder le cinématographe, huit rencontres exceptionnelles.

Alors que les institutions européennes d’aide à la création cinématographique s’interrogent sur les moyens de former les cinéastes de demain, il est essentiel de donner la parole à ces réalisateurs talentueux qui font le succès du cinéma européen. Lars von Trier, Wim Wenders, Luc et Jean-Pierre Dardenne, Patrice Chéreau, Michael Haneke, Emanuele Crialese, Ken Loach et Cedric Kahn. De l’Europe du Nord à celle du Sud, du cinéma intimiste au cinéma engagé, cette palette de talents et de personnalités hors norme est la promesse d’entretiens riches et féconds.

« Décadence anglaise, chameaux pleureurs allemands, humour belge irrévérencieux, cannibales danois hilarants, transsexuels français, metteurs en scène espagnols intellos, cinéma italien émouvant, mais aussi lumière magique des Pays-Bas… ». C’est ainsi que Dominique Janne, directeur du Festival du Film européen de Bruxelles, s’exprimait au sujet de la sélection 2004. Cette diversité européenne de bon aloi, on la retrouve dans la floraison des écoles de cinéma à travers toute l’Europe : de la « Scuola Nazionale di Cinema » de Rome à la « Hochschule für Fernsehen und Film » de Munich, en passant par l’ « Escuela de Cinematografia y del Audiovisuel » de Madrid ou la « Filmova a televizni fakulta akademi » de Prague. Une situation européenne qui faisait récemment dire à Viviane Reding, Commissaire européen à la Culture et à l’Audiovisuel depuis 1999 : « Ce qui est important pour les étudiants du cinéma d’aujourd’hui, c’est qu’ils aient une mobilité. Une mobilité physique : aller d’un pays à l’autre auprès de grands cinéastes pour apprendre le meilleur de leur métier. Mais aussi la mobilité dans leur esprit pour qu’ils s’ouvrent aux autres, pour qu’ils puissent les comprendre et avoir des cursus communs. ». Notre série documentaire en allant à la rencontre de huit cinéastes européens reconnus se place dans cette double perspective d’une Europe du cinéma à la fois mobile et à l’écoute des autres cinématographies. Qu’ils aient ou non fréquenté une école de cinéma pour entrer dans la carrière, nos huit cinéastes sont porteurs d’une part de l’identité européenne et leurs expériences, très différentes, sont riches d’enseignements.

Chaque documentaire, véritable conversation entre le journaliste et le cinéaste, sera l’occasion de repartir vers les sources de l’œuvre du cinéaste. D’abord en essayant de retrouver ses premières émotions cinématographiques à l’aide d’images d’archives et d’extraits de films. Puis en remontant le fil du premier film : le choix de la première histoire et du premier scénario, le choix des acteurs, l’immersion dans un monde encore inconnu, le premier jour de tournage et les premières images, le premier film, … Autant d’étapes essentielles qui, à travers des exemples et des extraits choisis avec soin, permettent de raconter la genèse d’une œuvre et la mise en place initiale d’un univers artistique.

Certains extraits de films feront l’objet d’un véritable décryptage par le cinéaste lui-même sous la forme d’une leçon de cinéma d’autant plus vivante qu’elle permet de mieux cerner les exigences de la création. Il s’agit de pénétrer dans les arcanes du processus artistique. Tout ou presque se joue alors dans ces premières images. Le premier scénario, la première scène : un cinéaste est en train de naître sous nos yeux. C’est ce moment unique, privilégié et riche de promesses que nous tenterons de retrouver avec le cinéaste. Ces souvenirs et ces évocations permettront de mieux comprendre l’architecture d’un univers alors en construction.


Les cinéastes ainsi décryptés auront accompli avec nous un travail de mémoire qui constituera une véritable « lettre ouverte » destinée aux jeunes cinéastes comme à ceux que passionne l’aventure de la création artistique. Se souvenir pour mieux transmettre, tel est le sens général de cette série documentaire. 

Fiche technique

de Canson, Cyrille. Technicien son

Mustelier, Anne. Technicien autres

Sarraille, Sébastien. Montage image

Réalisateur :

Bertrand Degove

Date :

2005

Durée :

26

Thème

Art & Culture

Genre

Documentaire

Numérisé

Non

Numéro unique

AVC-CIN-V2254